Règne: Animalia
Embranchement: Arthropoda
Classe: Insecta
Ordre: Blattaria
Famille: Blaberidae
Tribu: Gromphadorhinini
Genres: Aeluropoda, Gromphadorhina, Princisia et Elliptorhina
Nom vernaculaire: Blattes souffleuses, blattes souffleuses de Madagascar
Nom vernaculaire anglais: Hissing cockroaches

Aerluropoda insignis adulte, ©Laurence Livermore
Les « blattes souffleuses » derrière ce nom se cache une très grande tribu de blattes principalement endémiques de Madagascar.
Elles font le bonheur des éleveurs de blattes exotiques de par leur comportement, permettent de nourrir certains animaux insectivores (mygales, reptiles…) en veillant à bien choisir les blattes (leur cuticule est dure et assez indigeste pour les vertébrés, choisissez par exemple en priorité de jeunes individus ou des individus venant de muer) et sont le cauchemar des taxonomistes !
La difficulté pour l’éleveur amateur est également de se procurer des souches pures, la majorité des souches en circulation étant hybridées.
On trouve aujourd’hui de nombreuses espèces chez les éleveurs amateurs, je n’en citerai que quelques unes:
– Aeluropoda insignis (55-65mm)
– Elliptorhina chopardi (40-45mm)
– Elliptorhina javanica (45-50mm)
– Gromphadorhina portentosa (65-75mm)
– Gromphadorhina oblongonata (80-85mm)
– Princisia vanwaerebeki (80-100mm)
A noter : Les Gromphadorhini reprennent aussi les genres Ateloblatta et Leozhehntnera, qui ne sont pas en élevage.

Princisia vanwaerebeki mâle adulte ©Edward Baker
En général la couleur de ces blattes se trouve dans les tons marron-noir, mais il existe plusieurs exception comme Aeluropoda insignis qui tire vraiment sur le rouge, Elliptorhina javanica qui est striée orange/jaune/marron, certaines formes de Gromphadorhina portentosa peuvent être rouges, oranges…etc…
Ce sont des insectes aptères, contrairement à de nombreuses autres espèces de blattes celles-ci n’ont pas d’ailes.
Elles sont oblongues avec de nombreux piquants sur leurs courtes pattes, attention pendant les manipulations !
Ces blattes possèdent un dimorphisme sexuel très marqué.
Les mâles possèdent deux grosses excroissances sur le pronotum en forme de « cornes ».
On discerne 9 sternites abominales chez le mâle et 7 chez la femelle.
Pour sexer les blattes on peut observer les derniers segments de l’abdomen, la femelle a un dernier segment très large, celui du mâle est très étroit.
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Mâle Elliptorhina chopardi | Femelle Elliptorhina chopardi |

Gromphadorhina oblongonata, femelle à gauche et mâle à droite ©ArachnoVobicA
Ce sont des espèces très territoriales, les mâles n’hésitent pas à se lancer dans des combats régulièrement, d’ailleurs j’ai souvent eu des vieux mâles aux allures de vétérans, antennes coupées, pattes manquantes, cicatrices…
Elles tirent leur nom de « souffleuses » du bruit qu’elles font lorsqu’elles sont dérangées ou lorsqu’on les attrapent, leur « souffle » (qui est de l’air expulsé brutalement des stigmates) est très audible et on entends très distinctement le « ttssssss ttsssssss ttsssssss ».

Groupe de Gromphadorhina portentosa, MHN de Lille
L’élevage n’est vraiment pas compliqué, mais il est très long.
Un bac de L40 x l30 x h40 permet de loger sans soucis de 50 à 250 individus suivant la taille des espèces.
Comme elles grimpent bien sur les surfaces lisses à tous les stades il faut appliquer une bande d’environ 5cm de vaseline en haut des bacs (ou de la graisse de silicone, plus durable), et renouveler l’application tous les 15 jours / 3 semaines.
Ce sont des blattes qui vivent dans des milieux assez sec dans leur biotope d’origine (d’après Beccaloni), malgré tout nous obtenons généralement de meilleurs résultats dans des bacs légèrement humides pour leur élevage en captivité.
Il nous faut donc trouver des solutions pour conserver une certaine humidité dans les bacs en évitant les problèmes de moisissures et d’invasions d’acariens fortement nuisibles à l’élevage.
Le premier conseil est d’avoir un bac très bien ventilé, grillagé avec de la moustiquaire métallique très fine pour éviter que les jeunes ne s’échappent.
Certains utilisent de la tourbe comme substrat ou des fibres de coco maintenue humide dans un coin, personnellement je n’ai jamais été satisfait avec les substrats, je trouve que c’est trop contraignant quand on veut nettoyer les bacs à fond et ça ne facilite vraiment pas le tri des jeunes qui ont tendance à avoir un comportement fouisseur.
Dans les bacs je conseille de mettre une coupelle assez haute remplie de sphaigne maintenue très humide, et placer cette coupelle dans un coin. La sphaigne est acide et limite les proliférations bactériennes.
Une température comprise entre 24°C et 28°C est idéale, elles supportent moins mais seront ralenties et ne se reproduiront plus, les blattes peuvent supporter au dessus de 28°C mais ce n’est pas conseillé, mais en situation occasionnelle cela ne pose pas de problème.

Elliptorhina javanica ©David Cook
Comme toutes les blattes ce ne sont pas des insectes difficiles à nourrir, elles mangent tout ce qui leur est proposé:
– fruits et légumes (à renouveler régulièrement pour éviter tout risque de pourriture)
Elles apprécient particulièrement la courgette, la pomme, l’orange…
– croquettes pour chiens ou pour chats
– flocons d’avoine
– Roach Chow
– Beetle Jelly…

Gromphadorhina portentosa venant de muer ©megaschmock
Pour la reproduction, ça se fait tout seul.
Les mâles peuvent se battre pour des groupes de femelles.Ces blattes sont ovovivipares, la femelle conserve sont oothèque dans une poche de son abdomen jusqu’à l’éclosion des jeunes.
L »incubation de l’oothèque dure de 1 à 3 mois suivant la température d’élevage et les on dénombre de 10 à 60 jeunes par portée suivant les espèces élevées et d’autres paramètres (âge de la femelle, conditions de maintenance…)
Les jeunes mesurent en général de 4 à 6mm, ils sont blancs à la naissance et se regroupent sous la mère le temps que leur carapace durcisse.
Les jeunes mettront entre 6 à 18 mois pour atteindre l’âge adulte en passant par 7 à 8 mues.
On peut séparer les jeunes des adultes, je ne l’ai jamais fait, j’ai rarement constaté des cas de cannibalisme sauf si elles sont mal nourries.
Les adultes vivent de 1 à 4 ans suivant les espèces.

Naissance des jeunes ©Matt Reinbold
Ce sont des belles blattes mais vue la lenteur de leur croissance si on veut s’en servir comme source d’alimentation pour des animaux insectivores il faut partir d’une souche conséquente (au moins 200 adultes) et ne pas y toucher pendant au moins un an le temps que le cycle se mette en route.
Sinon leur facilité d’élevage, leur comportements et leur beauté en font de parfaites blattes d’ornement !
Je tiens à remercier Nicolas Rousseaux pour son complément d’informations.
N’hésitez pas à visiter sa page Facebook Cafarnarium !
Crédits photo:
– Merci à Matteo Beni pour ses photos d’Elliptorhina chopardi
Visitez son site web ici: http://mggeckos.jimdo.com/
– Visitez la galerie Flickr de Laurence Livermore
– Visitez la galerie Flickr de Edward Baker
– Visitez la gelerie Flickr de ArachnoVobicA
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– Visitez la galerie Flickr de megaschmock
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