Description
– Livre relié, couverture cartonnée
– Nombre de pages: 500 pages
– Auteur: François Teyssié, préfacé par Pierre Escoubas
– Éditeur: NAP Editions
– Langue: Français
– ISBN-10: 2913688233
– ISBN-13: 978-2913688230
– Dimensions: 13 x 20 cm
– Date de publication: 11 Mai 2015
– Prix d’origine: 80 euros
– Existe en version anglaise « Tarantulas of the World – Theraphosidae »
Le site des Éditions NAP
http://www.napeditions.com/fr/
This article is also available in English here !
Quatrième de couverture
Près de 300 espèces de mygales de la famille des Theraphosidae sont décrites et illustrées par zone biogéographique.
Ces descriptions permettent aux non spécialistes de reconnaître chaque espèce, avec des notes sur le mode de vie, l’habitat et la répartition. La systématique des Theraphosidae est abordée par la présentation d’une clé systématique des sous-familles et une description des genres remarquables, ainsi qu’une liste exhaustive des espèces décrites à ce jour par sous familles et par pays.
Une présentation de la biologie des Theraphosidae.
L’ouvrage aborde la biologie des Theraphosidae : anatomie, principales fonctions biologiques, écologie, la venimologie et les recherches pharmacologiques.
Des conseils d’élevage sont aussi présents dans ce livre destiné aux amateurs comme aux spécialistes.
Mon avis
Déjà quand on prend le livre dans les mains, on a une impression de poids malgré le format relativement compact. Il est relié, et l’épaisse couverture cartonnée très bien illustrée donne une impression de solidité, il me fait penser à une brique qu’on peut utiliser pour bâtir ses connaissances. La seule envie que l’on a est de se plonger dedans !
Le livre se trame sur deux grandes parties visuellement distinctes quand le livre est fermé (si si !). La première partie concerne toute la biologie, anatomie, venimologie et écologie des Theraphosidae et fait à peu près la moitié de l’ouvrage et est imprimée sur un papier blanc mat. Tandis que la seconde moitié est un ensemble de fiches (300 espèces avec 3 espèces par double-page !) imprimée sur un superbe papier glacé.
Concernant la première partie on se rend compte que le travail fourni est monumental, tout est repris point par point.
On commence par la phylogénie des arachnides et l’introduction aux Theraphosidae (les origines, les sous-familles, la classification…) puis on embraye sur la biologie propre à cette famille (anatomie, biologie, venimologie et écologie). Viennent ensuite quelques conseils d’élevage avisés sur quelques pages (peu certes, mais la vocation du livre n’est pas d’être un guide d’élevage) puis un passage sur la place de l’araignée dans la mythologie et les croyances.
On termine cette grande partie par une clé de détermination de toutes les sous-familles actuelles et une comparaison de la liste des genres et des classifications actuelles, c’est colossal !
Ce qui m’a le plus marqué dans cette partie c’est à la fois la facilité de lecture (sincèrement même pour le non-initié) et le fait que ce soit vraiment complet, il ne manque rien, toutes vos questions trouveront forcément une réponse dans ce livre. Tout a été pensé c’est vraiment impressionnant !
J’ai aussi été agréablement surpris par la finesse des illustrations, j’ai par exemple en tête la banque de spermathèques qui a été dessinée (j’en ai compté 285 !), il y a une bonne partie des espèces en élevage qui sont représentées.
Passons à la « deuxième » partie qui se compose comme je vous l’ai dit de fiches (concernant pas moins de 300 espèces).
Le travail de mise en page est non sans rappeler l’ouvrage « Scorpions du Monde », un travail remarquable, on a 3 espèces par double page sur un très eau papier glacé avec une photo, une aire de répartition sur cartographie, le mode de vie de l’espèce (souterraine, terrestre, arboricole), les principaux critères de descriptions et quelques notes comportementales (comme C. schioedtei qui passe d’un comportement souterrain aux premiers stades à un comportement arboricole en grandissant). Le tout est classé par ordre alphabétique et continents.
C’est très agréable à parcourir, c’est lisible et clair, je vais peut être me répéter mais je pense que cet ouvrage est aussi bien destiné au débutant qui apprendra à connaître et reconnaître de nombreuses espèces, qu’au passionné chevronné qui trouvera forcément une petite chose qu’il ne savait pas et qui le poussera, surement, à poursuivre ses recherches.
J’ajouterai qu’il ne faut pas chercher là une liste de fiches d’élevage, ça se rapproche plus d’un guide naturaliste. Mais avec toutes les informations contenues vous n’aurez aucun mal à trouver les paramètres de température et d’hygrométrie des localisations en quelques clics sur internet pour avoir des paramètres de maintenance optimaux ! C’est ça aussi la passion, rechercher et apprendre !
Le livre se termine par une liste des espèces par pays, un glossaire, un index et la bibliographie.
Pour conclure je dirais que ce livre est sincèrement un ouvrage majeur dans la littérature arachnologique française (et anglophone).
Dans la littérature française consacrée aux mygales il fait clairement partie du trio de tête (mon trio de tête personnel) avec « Mygales élevées en terrarium » de Pierre Turbang qui a été mon premier livre consacré aux mygales avec lequel j’ai fait mes premières armes et « Mygales, découverte et élevage » de JM Verdez et F. Cléton qui a été lui aussi une révolution dans la littérature terrariophile en 2001 (il y a déjà 14 ans ! Cela ne nous rajeunit pas !!)
Après s’il ne fallait en choisir qu’un clairement « Mygales du Monde » se démarque par son contenu hyper complet et ses notes taxonomiques les plus récentes, c’est forcément celui qui est le plus à jour.
Mais bon, choisir est tellement compliqué tant ils sont complémentaires !!
Pour moi c’est un must have ! François a vraiment réussi son pari, un livre complet, clair et abordable par n’importe qui, la nouvelle bible de l’éleveur de mygale en somme (mais sa modestie lui fera dire le contraire)
Alors oui, mais j’en vois déjà arriver certains avec leurs gros sabots :
« – Oui mais tu sais, 80 euros pour un bouquin, c’est hyper cher quand même… »
Je trouve que le travail que représente ce livre les vaut largement.
Je pense que quand on veut se lancer correctement dans sa passion et avoir de bonne bases il faut aussi savoir investir. Vous pouvez acheter 3 livres à 20 euros et ne rien apprendre de plus que ce que vous trouverez sur quelques sites, et vous aurez dépensé au final 60 euros…
Beaucoup de personnes veulent avoir beaucoup d’espèces, surtout des espèces « rares » qui coutent une fortune (vous savez comme moi que certaines espèces se vendent plusieurs centaines d’euros au stade 1) mais rechignent à se documenter, c’est un paradoxe… Surtout que le maintien des mygalomorphes en France est vous le savez réglementé, et qu’une bonne documentation est aussi à la base de votre dossier de Certificat de Capacité !
Je pense que vous aurez deviné la note que je mettrais de mon point de vue personnel à ce livre, bien sûr un 10/10 amplement mérité, ce livre est une bombe !

François en dédicace à la bourse de Hamm en 2015
L’interview
Je me suis tellement régalé que je n’ai pas pu m’empêcher d’aller poser quelques questions à François, son auteur, en me prenant pour un journaliste (comme quoi à 33 ans tout est possible !)
– François, merci de m’accorder ces quelques questions, c’est vraiment un plaisir, pour commencer si tu devais parler de toi en quelques mots, que dirais tu à tes lecteurs ?
Je suis tout comme la plupart d’entre vous un passionné, éleveur depuis de nombreuses années, le virus de l’arachnologie s’est immiscé en moi par le biais de nombreuses et très riches rencontres. J’ai commencé par élever des Theraphosidae, puis dans le cadre de mes études j’ai pu côtoyer le monde de la recherche en venimologie. J’ai réalisé en 2002, suite aux changements de législation française mon dossier de Certificat de capacité et puis plus tard celui d’Ouverture d’établissement d’élevage. En 2010 j’ai participé à un programme européen « Venomics » de constitution de banque de venins et j’ai pu y contribuer sur le volet de collecte de venins de Theraphosidae et Scorpions. Cette activité de collecte de venins est toujours d’actualité puisque je travaille toujours avec des partenaires français sur la recherche notamment pharmacologique. J’ai aussi voulu apporter une modeste pierre à l’édifice en écrivant cet ouvrage « Mygales du monde » aux éditions Nature Art Planète. Ce livre étant traduit aussi en anglais.
– Peux tu nous dire depuis quand tu es passionné par les araignées ?
Je suis passionné de Mygales depuis 1997, date à laquelle j’ai rencontré la première personne, un collègue de mon école à Nancy qui m’a donné mes deux premières Lasiodora parahybana. Par la suite, j’ai eu la chance de rencontrer André Leetz, Claude Manant, et bien d’autres personnes qui m’ont beaucoup apportés. Ces gens m’ont fait découvrir un monde inconnu. Je ne les remercierai jamais assez !
– Es-tu plus un éleveur passionné qui reste cloitré dans sa pièce d’élevage ou un baroudeur en quête de nouvelles espèces et de nouvelles localités qui parcourt le monde ?
Et bien je dois avouer que je me reconnais dans ces deux caractéristiques. Je suis souvent « cloîtré » dans ma pièce d’élevage pour les démarches d’élevage. Mais je suis aussi un passionné des voyages et j’ai, l’année dernière, parcouru un tour du monde (4 mois en Asie, 4 mois en Océanie et 4 mois en Amérique du Sud) pour m’ouvrir sur le monde qui nous entoure. J’ai bien évidemment cherché les arachnides des différents pays de mes voyages. J’affectionne aussi tout particulièrement la Guyane Française, j’y suis allé deux fois et je compte y revenir très prochainement. Ce territoire et cet « enfer vert » est magique pour les passionnés comme nous !
– Comment ce projet a-t-il vu le jour ? Tu t’es quand même lancé dans quelque chose de pharaonique, il y a peu d’ouvrages spécialisés en français comme en anglais, et là c’est tout qui était à bâtir avec toutes les nouvelles espèces découvertes ces dernières années et les constants changements de taxonomie !
La genèse de ce projet est double : 1 à la suite de la parution du livre « Scorpions du monde » j’ai adoré cet ouvrage et j’ai souhaité retrouver ces mêmes informations sur les Theraphosidae. Chose que je n’ai pas retrouvé dans la bibliographie, on trouve beaucoup de livre d’élevage mais pas de guide naturaliste ; il y avait là une place que je souhaitais investir ; 2 ce livre était un challenge personnel, j’avais conscience de l’ampleur de la tâche ! la taxonomie est très complexe et on ne compte plus les changements de nom de genre, d’homonymie, de sous-famille… de plus ce travail est rendu très permanent, puisque de nombreux travaux sont réalisés et rendent caduque les différentes clés.
– Peux tu nous dire combien de temps tu as mis pour que ton projet se concrétise de l’idée d’un livre complet sur les Theraphosidae à la publication ?
J’ai commencé à écrire ce livre en Février 2010 et j’ai, suite aux conseils de mon éditeur Karl Gérin, voulu actualiser au maximum les dernières publications. C’est chose faite, j’ai posé ma dernière « note » en Décembre 2014 (intégrant les travaux jusqu’à la date de octobre 2014). Il m’a fallu 4 ans de travail de bibliographie, photographies, dessins, traductions…. Et j’espère que vous apprécierez la lecture de cet ouvrage.
– Es-tu tombé sur de gros obstacles qui auraient pu te faire baisser les bras au cours de cette aventure ?
Evidemment ! Lorsque j’ai commencé ce projet, j’avais l’impression d’une montagne trop haute et parfois j’ai trouvé que mon ambition de vulgarisation me poussait dans mes limites. J’ai aussi eu de l’aide de nombreuses personnes, qui m’ont encouragées. Le travail est un plaisir, j’ai beaucoup lu de bibliographie, des livres et j’avoue avoir pris beaucoup de plaisir à apprendre et transmettre ces informations. J’ai souhaité écrire ce livre comme un acte pédagogique et de vulgarisation. Ecrire est un acte très engageant que je n’avais pas eu l’occasion de connaître.
– J’imagine que ce livre a été l’occasion pour toi de tisser de nombreux liens et amitiés et que tu as été soutenu tout au long de ce parcours, c’est pourquoi je te laisse ce paragraphe si tu souhaites remercier certaines personnes liées à ton projet.
J’ai eu beaucoup d’aides inattendus de la part de gens que je connaissais au préalable et aussi de gens que j’ai appris à connaître. Il me serait difficile de tous les citer mais je vais en profiter pour remercier :
– Karl Gérin & Gaëtan du Châtenet des éditions Nap ;
– Anna Hallewell ma traductrice ;
– Pierre Escoubas le scientifique ;
– Fernando Perez Miles le scientifique ;
– Gilbert Hodebert le dessinateur ;
– Mes amis et ma famille ;
– Tous les contributeurs pour les crédits photographiques !
– Et tous les illustres arachnologues du passé, présent et futur.
– Aurais-tu un dernier petit mot pour la fin ?
Je te remercie de cette première interview, je souhaite à tous les lecteurs qu’ils apprennent beaucoup et prennent du plaisir à parcourir ce modeste ouvrage. Je souhaite aussi dire qu’ils existent de nombreuses autres familles de mygalomorphes, et donc ils existent encore beaucoup de travail et donc d’espoirs, un volume 2 peut être ?
Quelques extraits du livre
Je vais conclure cet article en vous montrant quelques extraits du livres également visibles sur le site des Éditions NAP
Il faut cliquer sur les images pour les agrandir !
Je tiens à remercier François Teyssié pour sa sympathie et sa passion communicative.
Un grand merci à Ann Mathys qui m’a aidé à traduire la version anglaise de l’article !!
Je vous rappelle que vous pouvez vous procurer cet ouvrage directement sur le site de l’éditeur.
Remarque : Inversion a toutes les pages des thermes « prosome » et « opisthosome »
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