Règne: Animalia
Embranchement: Chordata
Classe: Reptilia
Sous-classe: Lepidosauria
Ordre: Squamata
Sous-ordre: Serpentes
Infra-ordre: Alethinophidia
Famille: Pythonidae
Genre: Python
Espèce: Python regius (Shaw, 1802)

Détail de la tête ©Gina Cioli
Taille moyenne
De 1.00m à 1.50m rarement plus, en moyenne 1.20m.
Le record se situe aux alentours de 1,80 m.
Dentition
Aglyphe.

Crâne de P. regius ©Jean-Christophe THEIL
Description
C’est un serpent de taille tout à fait raisonnable, il est court est trapu ne dépasse que très
rarement les 2 kilos en moyenne 1,2 à 1,5 kilos pour de belles femelles. La tête bien
distincte du reste du corps porte une tâche sépia, et une ligne part de l’arrière de l’œil,
avec des mâchoires très musclées de couleur marron foncé à noir est bien distincte du cou et une rangée de fossettes labiales thermosensibles est visible de part et d’autre de la
mandibule au nombre de quatre de chaque coté. Les yeux sont protégés par une lunette
pré cornéenne, l’iris et la pupille sont de couleur foncée, la pupille est elliptique comme
toutes les espèces nocturnes. Le dos possède des écailles fines et homogènes de
couleur brun clair ou brun foncé selon les individus avec des motifs et des taches sépia. Il n’est pas possible de d’écrire le dessin spécifique de cette espèce, étant donné que la
livrée de chaque individu présente des particularités qui lui sont propres. La queue est
plutôt courte avec des dessin semblables au reste du corps. La face ventrale est munie
d’écailles larges, et de couleurs blanche avec quelques tâches noires.

Forme sauvage en milieu naturel ©La ferme tropicale
Longévité
L’espérance de vie de ce python se situe entre 20 et 30 ans.
Le record de longévité en captivité est de 47 ans (Zoo de Saint-Louis, Missouri, USA).

Répartition de P. regius selon l’IUCN
Statut juridique
L’espèce est protégé par la Convention de Washington.
Inscrite en annexe 2, son importation est soumise à un contrôle au niveau du pays exportateur et du pays importateur.
Ce dernier délivre un numéro de CITES d’importation qui doit obligatoirement figurer sur la facture d’achat de l’animal, selon la législation applicable à l’heure actuelle.
Elle est également inscrite en annexe B du règlement européen.
Lorsqu’un Python regius est né en captivité à l’intérieur de la Communauté européenne, l’éleveur doit délivrer un certificat de cession mentionnant l’origine légale de l’animal.
Le certificat de cession devra contenir au minimum:
– Le nom et l’adresse de l’éleveur
– Le nom et l’adresse de l’acquéreur
– Le nom de l’espèce ainsi que sa date de naissance
– la date de l’acquisition
– Les conditions d’élevage de l’animal classé en annexe 2 de la convention de Washington et annexe B du règlement communautaire doivent être indiquées à l’acquéreur.
Le certificat sera fait en deux exemplaires et signé par les deux partis. L’un sera conservé par l’éleveur, l’autre suivra l’animal toute sa vie.
Les naissances d’animaux classés en annexe2 de la Convention de Washington sont à déclarer à la DDSCPP du département où ils sont nés.
L’espèce n’est donc pas soumise au Certificat de Capacité, pour plus d’informations sur les quotas vous pouvez consulter l’article sur la législation française.
Habitat
L’aire de répartition est assez grande et se situe en Afrique : Bénin, Cameroun, Congo,
Ghana, Guinée, Liberia, Mali, Nigeria, Sénégal, Soudan, Togo, Uganda, Zaïre. Son
biotope se caractérise par des températures relativement constantes.
Il fréquente les savanes sèches, les zones agricoles pour leur forte population de divers rongeur.
On le trouve également aux abords des forêts pluviales africains.
Dans leurs contrées d’origine les P. regius passent souvent la plus grande partie de leurs journées dans les termitières ou dans des abris +/- frais (les termites construisent de véritables frigos), et il semble que leur plage de température préférée se situe aux environs de 25°C, ceci peut paraître peu, mais c’est réel.
Donc, prendre les températures recommandées et les appliquer au degré près n’est pas forcément nécessaire. Cela dit, une température élevée au point chaud reste importante, notamment pour les femelles gravides.
Il y a plus ou moins deux saisons qui rythment la vie du Python royal.
La première est la saison des pluies, plus chaude, qui débute à environ la fin de notre hiver qui est pour ces pays le moment de fortes précipitations.
Ensuite arrive la deuxième saison, qui est la saison sèche, qui se situe à partir de notre mois de septembre, l’humidité atmosphérique varie donc beaucoup. Vu la proximité de l’équateur le cycle jour/nuit y est plutôt régulier.

P. regius ©hehaden
Température
La température de jour situe entre 30 et 32°C au point chaud et 27 à 29°C au point froid.
La nuit une température de 25 à 27 °C au point chaud et de 23 à 26°C au point froid.
Je fais en règle générale une baisse de 5°C la nuit.
Éclairage
Cycle 12 heures de jour et 12 heures de nuit est en temps normal recommandé.
Pour ma part je n’éclaire pas les terrariums de mes P. regius.
Ce qui a pour effet de moins les stresser et le cycle jour/nuit naturel est suffisant.

P. regius albinos ©Studio Raizier Riviere
Hygrométrie
Environ 50 % à 70 %, que j’obtiens à l’aide d’un grand bac d’eau, que je change
régulièrement.
Cette espèce ne demande pas un fort taux d’hygrométrie.
Alimentation
Ses proies naturelles sont assez variées et on peut le qualifier d’opportuniste. Il consomme surtout des rongeurs (rats, gerboises, gerbilles africaines) mais aussi de jeunes oiseaux et des lézards (Agama sp., Hemitheconyx ,dont les restes ont été retrouvés dans l’estomac d’un P. regius ).
Voila le sujet qui pose le plus de problèmes et cause le plus de tort à cette superbe
espèce. Bon nombre de personnes se sont cassé le nez face à ce problème, qui vient en
majeure partie des spécimens importés, j’en ai moi même fait les frais avec un mâle qui a
refusé de s’alimenter pendant un an (les mâles sont en règle générale moins bon mangeur que les femelles). Le record en la matière est de 22 mois, il ne faut donc pas s’inquiéter trop vite. Un sujet né en captivité ne pose en règle général pas de problème particulier hormis certains individus. Les cas de refus les plus fréquemment rencontrés le sont en période hivernale qui peut s’étendre de deux à quatre mois en moyenne. Néanmoins il arrive que certains individus nés en captivité posent certains problèmes. Il faut donc dans ce cas avant toutes chose se remettre en question, revoir tout ses paramètre de maintenance, et éviter un surcroît de manipulation qui pourrait stresser le serpent.
En captivité, le P. regius sera nourri de rongeurs de taille adaptée suivant l’âge du serpent.
Un nouveau né consommera des jeunes ratons pour finir par du jeune rat de 150/200
grammes.
Étant un serpent nocturne et plutôt timide il est préférable de le nourrir le soir.
Si l’on possède un individu qui refuse de s’alimenter plusieurs solutions sont possibles :
- Proposer plusieurs espèces de proies différentes.
- J’ai essayé la gerbille sur un P. regius qui avait jeûné un an le résultat ne s’est pas fait attendre, Il faut toutefois ne pas trop nourrir de ce rongeur leur viande provoque une accoutumance.
- On pourra éventuellement pratiquer un trou dans le crâne d’une souris (technique dite du « braining ») et/ou frotter la proie sur un pelage de gerbille.
- Nous pouvons également influer sur la taille ou la couleur des proies. Mettre une proie morte enfermée avec le serpent dans une boîte (munie de trous d’aération) plutôt petite afin qu’il soit en contact avec le rongeur et ceci toute la nuit.
- Il y a également l’option des proies vivantes à réaliser sous haute surveillance en cas de morsure les répercutions pourraient être dramatiques, anorexie partielle ou totale du serpent, sans compter les blessures ou pire la mort.
- Et puis il reste le gavage ou le semi gavage à n’envisager qu’en dernier recours et ce uniquement si le serpent perd du poids de façon importante.
Attention lors du nourrissage !!! Prendre soin de bien se laver les mains, après avoir
touché un rongeur, afin que votre serpent ne prennent pas votre main pour une proie.
Technique dite « semi gavage »
A employer avant le gavage pur. Cette technique consiste à prendre une proie plus petite
que celle que pourrait ingérer le serpent, et de mettre juste la tête dans la bouche du
serpent. Avec un peu de chance le serpent terminera d’avaler sa proie tout seul.
Technique dite « gavage »
Cette technique est à employer en dernier recours et avec beaucoup de précautions. Ceci
consiste à prendre une proie plus petite que pourrait ingérer le serpent, et de l’introduire
dans la bouche du serpent jusqu’au pattes antérieures du rongeur. Le serpent devrait
continuer à déglutir la proie.
Petite astuce
Battez un œuf dans un récipient, et y faire tremper le rongeur avant de l’administrer au
reptile. Ceci a pour effet de lubrifié la proie donc faciliter l’insertion, et par la même
occasion de donner des vitamines et protéines supplémentaires à notre petit protégé.
Attention !!! Les techniques de gavage précitées, son à utiliser en dernier recours. Elles
sont extrêmement stressante pour le serpent. A faire le moins souvent possible et dans le
seul but de faire prendre un peu de poids à l’animal.

P. regius mutation Panda Pied ©BEABalls
Terrarium
Pour les femelles, j’utilise des terrariums de 100 x 50 x 50. Pour les mâles 80 x 50 x 50.
Pour un couple un terrarium de 120 x 60 x 60 est généralement suffisant, contenant un
grand bac d’eau pour qu’il puisse se baigner, comme substrat j’utilise du lino (Balatum). Je n’utilise aucun éclairage, qui a pour but de ne pas stresser les serpents, le terrarium est chauffé à l’aide d’un câble chauffant. Je conseille fortement de mettre plusieurs cachettes comme des écorces de liège retournées pour que le serpent soit au calme étant donné la timidité de cette espèce. On peut installer plusieurs branches solidement fixées, on les surprendra le soir à escalader. Ne pas oublier les aérations permettant un brassage de l’ air, mettre également une serrure sur les vitres coulissantes car il risque de les ouvrir surtout quand il cherche à se débarrasser de sa mue.
A noter : Tout élément introduit dans le terrarium devrait faire l’objet d’une désinfection
rigoureuse, afin d’éviter d’y introduire toute sorte de parasite.
Tempérament et manipulation
Cette espèce est assez timide, seuls les juvéniles et les sujets d’importation peuvent mordre sinon les morsures se font très rares. Il stress facilement, et plutôt que de montrer de l’ agressivité, il se met en boule, la tête dissimulée dans ses anneaux, pour décourager les prédateurs d’où son nom Anglais ball python (python boule). Il sort la nuit pour se nourrir et se montre plus actif dès le coucher du soleil . Il passe beaucoup de temps caché. Il grimpe assez bien et on peut le qualifier de semi -arboricole, mais son domaine de prédilection reste le sol. Un sujet que l’on a acquis et manipulé assez tôt, se laissera manipuler sans trop de problèmes, mais ne le recherchera pas.
Je vous recommande fortement de vous laver les mains, avant et après avoir manipulé un serpent, cela évite de transmettre parasites ou autre problème non visible à l’œil nu. Et également de vous désinfecter les plaies en cas de morsure.

Mutation FireBee ©Muar Di
Reproduction
Du moment que les animaux sont sains et bien acclimatés elle est sans problème.
L’idéal est d’avoir des sujets nés en captivité.
Détermination des sexes
Les femelles sont généralement plus grosses et longues que les mâles. Les mâles peuvent
avoirs les ergots plus long que les femelles mais n’est pas un indicateur suffisamment fiable pour déterminer le sexe de P. regius.
Pour distinguer les mâles des femelles ; on peut pratiquer soit l’éversion des hémipenis, soit le sondage au fil de Nylon ou à la sonde.
Le sondage est pour moi la solution la plus appréciable.
A réaliser par quelqu’un d’expérimenté.

Technique du sondage ©Rept’Idylle
Maturité sexuelle
La maturité sexuelle est de 3 ans minimum pour les mâles et 3 ans et demi à 4 ans
minimum pour les femelles. Si le serpent est fort et robuste ; sinon il faut se contenter
d’attendre une année de plus, afin de ne prendre aucun risque inutile pour le serpent.
Les femelles devront impérativement faire un poids supérieur à un kilo.
Un kilo deux cent à un kilo trois cent sont les poids idéals.
Cycle de reproduction du Python royal (en anglais) ©Google Images
Préparation des futurs reproducteurs
Il faut tout d’abord s’assurer de la bonne santé et de l’âge de maturité sexuelle des futurs
parents, en particulier la femelle qui aura la plus lourde tâche.
Pour mon couple je nourris bien les futurs parents durant tout le mois de septembre,
octobre. Il y a plusieurs possibilités pour ce faire, soit on augmente la taille des proies, soit on garde la même proie mais on en donne deux, soit on nourrit deux fois par semaine.
Tous ceci dans le but de faire prendre du gras à mes futurs géniteurs afin qu’ils puissent
passer deux mois de repos sans risque. Une fois ces deux mois de sur nourrissage
effectués, j’arrête de nourrir pendant au minimum trois semaines, pour qu’aucune proie ne pourrisse dans l’estomac pendant le repos hivernal d’une durée de deux à trois mois. Si besoin est, on peut toujours faire prendre un bain d’eau tiède à ses serpents pendant 20 bonnes minutes afin qu’ils se vident entièrement.
Il est très important que le serpent ait l’estomac entièrement vide.
Ensuite je réduis la température et la lumière (si il y en a) progressivement, jusqu’à ce que j’arrive à des température d’environ 28°C de jour et d’environ 24°C de nuit, sans
éclairage (je les laissent à la lumière naturelle).
Ensuite je laisse les serpents pendant deux mois sans manipulation (hormis urgence) j’effectue uniquement les changements d’eau.
Ensuite vient la période de réveil, j’effectue le cycle inverse, j’augmente la lumière (si il y en a), jusqu’à ce que j’arrive à mes températures normales.

Femelle en période d’ovulation ©WOB
Période d’accouplement
Une fois mon couple à nouveau dans de bonnes conditions je les remets ensemble.
En février on lieu les accouplements, ils durent plusieurs heures et s’étalent sur plusieurs jours.
Une fois la femelle fécondée on pourra à nouveau la nourrir, elle mangera avec beaucoup d’appétit.
Jusqu’au moment de l’ovulation ou elle cessera de s’alimenter. Cette ovulation
intervient sur le dernier tiers du corps par un gonflement.

« Lock » ©WOB
La ponte
Environ 26 à 39 jours avant la ponte vient la « mue de ponte ».
En règle générale les femelles pondent la nuit. Dans un lieu de ponte que l’on aura pris soin de mettre à sa disposition, fait d’une boîte munie d’un trou suffisamment grand pour qu’elle puisse y rentrer aisément, et garnie de sphaigne légèrement humide.
Après la ponte je prends soin de laisser la femelle seule dans un terrarium où elle pourra
récupérer et je la nourris afin qu’elle retrouve toutes ses forces.

Femelle avec sa ponte ©WOB
Incubation
Il faut récupérer les œufs et les mettre dans une boîte garnie de vermiculite. On mettra les œufs dans l’incubateur réglé à 31°C à environ 90% d’humidité. Cette espèce peut incuber elle même ses œufs si les conditions du terrarium le permette. Mais il est préférable d’éviter afin de ne pas fatiguer la femelle.
Il est très important de ne jamais retourner les œufs lors de la manipulation de ceux-ci
sinon la membrane aura vite fait de se déchirer tuant ainsi les embryons.
Éclosion
Environ 55 à 65 jours après la ponte arrive le moment de l’éclosion. Environ 24 à 36
heures après le début de l’éclosion tous les serpents devraient être sortis de leur œuf, si tel n’était pas le cas, il faudra inciser très légèrement l’œuf à l’aide d’un ciseau à bout rond (de manière à ne pas blesser le serpent) pour aider le serpenteau à sortir. J’ai pu observer une incubation s’étalant jusqu’à 71 jours, ce sont les œufs les plus proches du chauffage qui ont éclot les premiers.

Éclosion ©Google Images
Soins des nouveaux-nés
Une fois les serpenteaux sortis de l’œuf je les place dans des boîtes de 30 x 15 x 10 cm.
Dans un premier temps afin qu’ils prennent quelques repas. Cette boîte sera munie d’une
cachette et d’une feuille de papier absorbant, le tout à la même température que leurs
parents. Les serpenteaux peuvent poser quelques problèmes pour se nourrir. Ils mangent de jeunes ratons, que je donne vivant dans un premier temps, après la première mue qui intervient environ 7 à 10 jours après l’éclosion.
Je nourris les petits nouveaux nés deux fois par semaine.
Attention lors de l’ouverture de leur petite boîte, car ils sont sensibles au froid.
Prendre soin de se mettre à l’abri des courant d’air.
Mutations
Les mutations chez le Python regius sont très nombreuses, je vous invite à consulter le site spécialisé World Of Ball Pythons si la génétique vous intéresse, un calculateur est également disponible, il existe aussi une application mobile.
Quelques mutations existantes ©WOB
Conclusion
Le python royal est une espèce d’une taille tout à fait gérable et à la livrée attrayante,
faisant de lui un des serpents les plus populaires en terrariophilie. Cependant, il est très
sujet au stress et à l’anorexie pour les sujets sauvages ou issus de « farming ».
Il est encore trop massivement prélevé par le biais des fermes d’élevage.
Malgré sa reproduction très fréquente dans les élevages amateurs et professionnels. Son acquisition doit se faire de manière planifiée et réfléchie, son espérance de vie est de plus ou moins 20 ans.
On voit trop souvent des particuliers un peu dépassés par les « caprices » de leur P. regius. Les reptiles sont avant tout des animaux d’ornement, et non pas des chiens ou des chats, et ne supporterons pas longtemps d’être tripoté par toute la famille et les amis de passage.
La patience est une qualité indispensable avec ce serpent. Elle est souvent récompensée. On peut espérer dans un avenir proche, sa reproduction si l’on prend soin de l’élever dans de bonnes conditions et mettre un terme aux importations.
Espérons que le business des phases ne dénaturera pas les lignées au profit de l’argument purement commercial.
Sources
– Wikipedia
– Le site NAC Annonces
– le forum Absolut Regius
– World Of Ball Pythons
– Rept’Idylle
– Visitez la galerie Flickr de Jean-Christophe THEIL
– Visitez la galerie Flickr de Muar Di
– Visitez la galerie Flickr de hehaden
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Manifique
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