Règne: Animalia
Embranchement: Chordata
Classe: Reptilia
Sous-classe: Lepidosauria
Ordre: Squamata
Sous-ordre: Sauria
Infra-ordre: Iguania
Famille: Agamidae
Sous-famille: Amphibolurinae
Genre: Pogona
Espèce: Pogona henrylawsoni (Wells & Wellington, 1985)
Depuis ces dernières années, un lézard a marqué la terrariophilie : Pogona vitticeps. Plus connu sous le nom d’agame barbu, il est devenu incontournable dans les terrariums.
Son excellente adaptation à la vie en captivité, son caractère agréable et sa taille raisonnable en ont fait l’un des lézards les plus maintenus et reproduits par les terrariophiles de tous niveaux d’expérience confondus. Moins connu que son cousin barbu, Pogona henrylawsoni ou dragon de Lawson bénéficie de toutes les qualités de Pogona vitticeps, avec en plus une taille adulte encore plus modeste.
Ce Pogona « miniature » est vraiment un lézard magnifique et très intéressant à élever ; nous espérons que cet article le rendra plus populaire, parce qu’il le vaut bien !
Généralités
Le genre Pogona, qui comporte actuellement huit espèces, fait partie de la famille des Agamidés. Cette famille, répandue uniquement dans l’ancien monde, est remplacée en Amérique par la famille des Iguanidés.
Toutes les espèces du genre Pogona sont originaires d’Australie et des îles environnantes.
Anciennement appelé Amphibolurus, le nom du genre Pogona vient du grec « pogon » qui veut dire barbe, ce qui explique le nom commun d’agame barbu chez Pogona vitticeps.
Pour l’espèce qui nous concerne dans cet article, le choix du nom scientifique est sujet à controverse. En effet, après avoir été appelé Pogona rankini puis Pogona henrylawsoni, il est aussi appelé Pogona brevis.
Ce dernier est d’ailleurs très utilisé aux États-Unis.
En Europe, il semble que Pogona henrylawsoni fasse l’unanimité, en tout cas chez les éleveurs.
Le nom de l’espèce henrylawsoni est un hommage au poète australien Henry Lawson.
Répartition et biotope
On trouve Pogona henrylawsoni dans la partie intérieure du Queensland jusqu’à la frontière du territoire du Nord. L’aire de répartition serait de l’ordre de 200 000 km2. Le biotope est constitué de plaines de terre noire parsemées de touffes d’herbes et de petits buissons. Les arbres sont rares au sein de cette végétation. Cette partie de l’Australie est semi-humide, elle subit des précipitations importantes exclusivement pendant les mois d’été.
Description
Le dragon de Lawson a une morphologie générale qui n’est pas sans rappeler celle de l’agame barbu, mais on remarque quand même un certain nombre de différences. Tout d’abord, les membres et la queue sont proportionnellement plus courts. Le corps est plus longiligne et moins plat. La tête a une forme moins triangulaire et moins allongée. On notera surtout l’absence de « barbe », les écailles de la gorge ne sont pas en forme de pointe chez cette espèce. L’arrière de la tête est aussi exempte de longues écailles pointues, contrairement au P. vitticeps.
C’est un lézard de petite taille qui atteint au maximum 30 cm de longueur totale une fois adulte. Les mâles sont plus petits et moins massifs que les femelles, ce qui est rare dans la famille des Agamidés.
La coloration est normalement uniformément jaune sable plus ou moins foncé. Des ocelles ovales sont présents de part et d’autre de la colonne vertébrale. Il existe cependant des spécimens qui peuvent avoir des écailles orangées sur la tête, les membres et parfois le dos.
Maintenance en captivité
Comme toute la faune australienne est interdite d’exportation depuis de nombreuses années, seuls des spécimens nés en captivité sont disponibles dans le commerce ou chez les éleveurs. Cela garantit, en principe, d’avoir des animaux en bonne santé et exempts de parasites. Par contre, il faut savoir qu’à la base, peu de souches sauvages sont arrivées en captivité et les éleveurs ont travaillé avec un nombre faible de lignées. Il arrive donc parfois que certaines souches soient trop consanguines et que les animaux produits subissent des carences ou des déformations. Il faut donc être attentif lors de la sélection de vos spécimens.
L’atout majeur de ce Pogona est sa petite taille, ce qui permet de le loger correctement dans un terrarium plus petit que P. vitticeps. Dans son biotope, le dragon de Lawson a des mœurs plus terrestres que son cousin, cependant il grimpe quand même avec aisance. Un groupe de un mâle et deux femelles peut être logé confortablement dans un terrarium de 80 x 50 x 50 cm (L x I x h).
Le terrarium sera aménagé pour un biotope de type désertique avec un substrat sec en copeaux de hêtre ou sable calcique, des écorces de liège et des branches seront disposées pour permettre aux animaux de se cacher, de grimper et de s’exposer au point chaud. Des plantes en plastique peuvent être ajoutées en complément de décor. Un bassin de taille modeste doit être rempli d’eau propre en permanence.
L’éclairage est un élément très important pour ce type de lézard, il devra être composé d’un ou mieux deux tubes néon qui diffusent des U.V. A et U.V. B, ces derniers étant indispensables pour une bonne calcification du squelette des animaux. La durée d’éclairage sera de 14 heures en été et 10 heures en hiver.
Le chauffage est assuré par un lampe céramique de puissance adaptée et contrôlée par un thermostat pour éviter les écarts et mieux gérer les températures selon les saisons. Il est préférable de protéger la lampe céramique pour éviter les risques de brûlure. La journée, la température moyenne du terrarium doit atteindre 28 à 30 °C, avec un point chaud à 40 °C sous la lampe. Depuis peu, nous avons résolu le problème du chauffage et de l’éclairage en utilisant une lampe à vapeur de mercure de type « Active UV-heat » d’une puissance de 100 watts pour un terrarium en bois de 80 x 70 cm de côté et 80 cm de hauteur. Cette lampe diffuse cinq fois plus d’U.V. B qu’un néon et dégage une chaleur importante.
La nuit, la température doit redescendre à 20-22 °C.
Nourriture
Pogona henrylawsoni a un régime alimentaire moins omnivore que le vitticeps mais qui varie suivant l’âge de l’individu. Les jeunes sont principalement insectivores et ne consomment presque pas de végétaux. Ils mangent avec appétit tous les insectes que l’on trouve couramment dans le commerce: grillons (bimaculatus et domestica), criquets, larves de teignes, blattes…
Les adultes mangent quelques végétaux (pissenlits, trèfles, mâches…) mais préfèrent de loin les insectes cités précédemment.
Des souriceaux sont distribués régulièrement surtout aux femelles gravides, du calcium pur est toujours à disposition dans le terrarium et des compléments contenant vitamines et minéraux (Miner-all 0 et Repton) sont saupoudrés deux fois par semaine sur les insectes.
Reproduction
Le groupe d’animaux reproducteur est composé d’un mâle et deux femelles. Le mâle mesure 23 cm de longueur totale et 11 cm du bout du museau jusqu’à la fente du cloaque, la femelle 1 a une longueur totale de 25 cm et 12,5 cm du bout du museau à la fente du cloaque, la femelle 2 mesure 26,5 cm de longueur totale et 12,5 cm du bout du museau à la fente du cloaque.
Période de repos
Une période de repos ne semble pas indispensable pour la reproduction. Néanmoins, nous maintenons nos lézards à température ambiante pendant une période de deux mois environ. À partir de septembre, nous diminuons la luminosité de 15 minutes par semaine jusqu’à fin novembre environ ; début décembre, nous séparons le mâle et coupons l’éclairage « Active UV-heat » (qui nous sert aussi de chauffage). La température sera de 25 à 28 °C maximum le jour et 18/20 °C la nuit, et ce jusqu’à fin janvier. Nous signalons que le terrarium se trouve près d’une fenêtre assurant la luminosité de nos courtes journées d’hiver, la température de 25°C environ étant celle de la pièce d’élevage.
Seuls des végétaux sont distribués une fois par semaine pendant ces deux mois.
Début février, nous branchons une nouvelle fois « l’Active UV-heat», ce qui permet d’atteindre à nouveau une température élevée et fin mai, la durée d’éclairage sera de 14 heures par jour.
Accouplement
Les premiers accouplements ont lieu mi-avril/début mai, c’est-à-dire quand la durée d’éclairage et de chauffage est la plus longue. L’accouplement est bref et se déroule de la même manière que chez les autres Agamidés : la femelle est mordue à la nuque pendant le coït.
Les premières pontes ont lieu fin mai, soit un mois environ après l’accouple-ment. Chaque ponte comporte de 15 à 20 œufs et il peut y avoir jusqu’à quatre pontes, à un mois d’intervalle, par femelle.
L’incubation se fera comme chez Pogona vitticeps, entre 28 et 30 °C, 29 °C semblant être la température la plus adaptée.
Naissance
45 à 55 jours après la ponte, les premiers jeunes sortent de leur coquille. Ils resteront environ 48 heures dans l’incubateur avant d’être placés dans le terrarium. Les nouveau-nés sont très petits mais ne semblent pas difficiles à élever si l’on dispose de suffisamment de micro-grillons.
Nous séparons nos jeunes dans de petites boîtes en plastique disposées sur un tapis chauffant branché sur un thermostat réglé à 32 °C . Un néon U.V. B diffuse de la lumière 12 heures par jour. Du papier absorbant est utilisé comme substrat et un petit morceau de liège permet au bébé de ce cacher et de grimper. Une petite coupelle d’eau propre est présente en permanence. Les jeunes sont baignés dans l’eau tiède une fois par semaine, en général pendant le nettoyage des boîtes.
Sources:
– Wikipedia
– Article: Texte et photos ©Nicolas HUSSARD
Visible sur le Blog Reptiligne