Généralités sur l’élevage des mygales [Mygalomorphae (Pocock, 1892)]

Règne: Animalia
Embranchement: Arthropoda
Classe: Arachnida
Ordre: Araneae
Sous-ordre: Mygalomorphae (Pocock, 1892)

Ceci est une fiche concernant les généralités de l’élevage des mygales, seules les grandes lignes de l’élevage seront traitées.

Avertissement
Les mygales sont des animaux venimeux et imprévisibles.
Les risques de morsures avec de graves conséquences pour la santé comme un choc anaphylactique (allergie au venin) suite à une morsure sont réels.
L’élevage de cet ordre d’arachnides venimeux, en France, est soumis à une législation précise qui encadre les pratiques (nécessité de détention d’un Certificat de Capacité + Autorisation d’Ouverture d’Établissement).
Les données qui suivent sont donc données à titre de renseignement et non d’incitation à l’élevage.

Les mygales sont des araignées, elles sont caractérisées par leurs quatre paires de pattes et leur corps en deux parties (le céphalothorax et l’abdomen).
Les mygales forment le sous-ordre des Mygalomorphae, les araignées orthognathes (Orthognatha), ce qui signifie que la base des chélicères est dirigée vers l’avant.

crochets_mygale_blog_arthropodus

Les mygales ont les tiges des chélicères dans le prolongement de leur corps ©Universalis

Distribution
Les mygales se trouvent principalement dans les régions tropicales et subtropicales du globe. On les retrouve das des biotopes très variés.
Elles sont présentes en Amérique du Nord, en Amérique centrale, en Amérique du Sud, en Afrique, en Asie, en Europe et en Océanie.

En France aussi on trouve des mygales, les genres Atypus et Nemesia.

Anatomie d’une mygale

anatomie_mygale_face_dorsale_blog_arthropodus

Anatomie face dorsale ©amelotomb

anatomie_mygale_face_ventrale_blog_arthropodus

Anatomie face ventrale ©amelotomb

Biologie et physiologie des mygales
Ces araignées on colonisé des biotopes variés, et peuvent avoir des modes de vie différents, ainsi certaines vivent au niveau du sol (terrestres), dans des terriers (souterraines) ou dans les arbres (arboricoles).

Une mygale vit en général entre 5 et 20 ans selon les espèces, les femelles ont une espérance de vie beaucoup plus longue que les mâles.
Leur taille est variable, de quelques centimètres d’envergure pour celles du genre Cyriocosmus à plus de 20 centimètres pour Theraphosa apophysis.

Les mygales n’ont pas de squelette interne mais un exoquelette, pour grandir elles doivent muer.
Les mues sont de moins en moins rapprochées au fur et à mesure que l’araignée grandit, une fois adulte une mygale mue environ une fois par an.
Les femelles muent toutes leur vie, les mâles ne muent plus une fois qu’ils sont adultes et ont atteint la maturité sexuelle, sauf dans de rarissimes cas.

brachypelma_mue_blog_arthropodus

Brachypelma et sa mue ©Tarantula Pets

Ce sont des animaux opportunistes qui se nourrissent de proies variées, dans leur régime alimentaire on peut retrouver des insectes, des petits rongeurs, des oiseaux, des batraciens…
Les mygales ne peuvent pas ingurgiter directement leurs proies.
Après que les crochets ont inoculé le venin, les glandes maxillaires des araignées sécrètent de puissantes enzymes digestives qui dissolvent rapidement les organes intérieurs de leurs victimes, les transformant en bouillie nutritive.
Les mygales aspirent ensuite le produit transformé.

Certaines espèces sont capables de projeter des poils urticants.

harpactira_pulchripes_blog_arthropodus

Harpactira pulchripes ©CEC

Venimologie
Le venin des mygales entraîne une paralysie immédiate de la proie et une mort rapide de celle-ci. Cependant, contrairement aux idées reçues, assez peu de morsures de mygales sont dangereuses pour l’homme.
Chez certaines espèces le venin est néanmoins un puissant neurotoxique qui s’attaque au système nerveux périphérique, engendrant des signes locaux ou loco-régionaux (douleurs, œdèmes, faiblesse musculaire, anesthésies ou paresthésies) et parfois des signes généraux parasympathiques (hyper-salivation, nausées, bradycardie).
Certaines espèces (Poecilotheria sp, Cyriopagopus sp, Stromatopelma sp…) peuvent provoquer des signes généraux graves, avec des cas de comas.
Une seule espèce (Atrax robustus) peut provoquer la mort, il y a eu des cas fatals avant 1980, date de la mise au point d’un anti-venin spécifique. La victime, en état de choc, connaît une chute de pression sanguine. Actuellement, l’administration de sérums antivenin permet le traitement adéquat de ces morsures.

atrax_robustus_blog_arthropodus

Atrax robustus ©Aaron Payne

Vous pouvez consulter également l’article « Rapport de morsure par une mygale du genre Poecilotheria »

En cas de morsure vous pouvez suivre le même protocole qu’en cas de morsure par un serpent venimeux.

Maintenance en captivité
La taille du terrarium et son aménagement sont en lien direct avec l’espèce élevée et son mode de vie, en général un terrarium de 30x30x30cm convient à la majorité des espèces.
On privilégiera la hauteur pour les espèces arboricoles, une grande épaisseur de substrat pour les espèces souterraines…
Il est important de fournir une gamelle d’eau renouvelée régulièrement, ainsi que des cachettes (écorces, pots en terre retournés). La plantation du bac n’est pas obligatoire, d’ailleurs certaines espèces sont spécialistes en labourage de bac !

On les élève à une température moyenne de de 25 à 28°C la journée, une baisse sensible la nuit permet de cadrer sur un cycle journalier normal.
L’éclairage artificiel des bacs n’est pas obligatoire, le cycle jour/nuit de la pièce d’élevage suffit.

Certaines espèces nécessitent également une humidité plus élevée que d’autres.

terrarium_mygale_blog_arthropodus

Exemple d’aménagement de terrarium ©reptigo06

Reproduction et maintenance des jeunes
Une fois adulte, le mâle va tisser une toile spermatique qui va lui permettre de remplir ses bulbes, qui sont l’organe sexuel masculin.
Après une parade, et des tentatives d’approche plus ou moins réussies, le mâle va introduire ses bulbes dans l’épigyne de la femelle pour féconder la femelle.
La semence du mâle est stockée dans une petite poche que l’on appelle la spermathèque.

Monocentropus_balfouri_blog_arthropodus_

Accouplement M. balfouri ©mikebasictarantula

Quelques semaines plus tard, la femelle confectionnera un cocon.
L’incubation dure plusieurs semaine, elle peut être artificielle, ou on peut laisser le soin à la femelle de s’occuper de son cocon jusqu’au bout.
Après une première mue à l’intérieur du cocon, les jeunes sortent et deviennent indépendants.

mygale_cocon_blog_arthropodus

Femelle et son cocon ©mediastorehouse

Les jeunes sont maintenus de préférence individuellement dans des pots proportionnels à leur taille.
La maintenance est similaire à celle des adultes, tant que les proies sont proportionnelles à la taille du mygalon.

N’oubliez pas de lire également l’article « Réceptivité des femelles lors de l’accouplement et reproduction chez les mygales »

mygale_naissance_blog_arthropodus

Femelle Caribena versicolor et ses jeunes ©tomsbigsspiders

Sources
Wikipedia
– Le site Universalis
– Le site amelotomb
– Visitez la galerie Flickr de Micha

 

Publicité
Cet article, publié dans Fiches d'élevage, Fiches d'élevage arachnides, est tagué , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s